LE MAROC - المغرب
Date du voyage : septembre 2012
Direction le Maroc pour ce premier voyage sur le continent africain. Le mois de septembre est un mois encore très chaud dans le Maghreb, mais je suis parti en dehors de la période touristique classique, qui court d'octobre à mai environ. Moins de touristes, des prix moins honéreux, bref les conditions idéales, même si niveau températures, les conditions furent éprouvantes, avec des pointes à 38°C à l'ombre...
Départ de Roissy - charles de Gaulle par la compagnie Low Cost EasyJet (qui commence à me sortir par les trous de nez en raison de sa politique relative au transport limité de bagages). Trois heures plus tard, et après le survol de l'Espagne et du détroit du Gibraltar, nous sommes au Maroc, dans un environnement dépaysant au possible.
Nous débarquons dans un univers à des années lumières de notre confort quotidien et de notre modernisme. Si les grandes villes comme Fès et Marrakech ont certaines caractéristiques des métropoles européennes, le niveau de vie moyen au Maroc est spectaculairement plus bas que chez nous, et la misère se lit partout. Le monde rural, surtout, est encore marqué par des pratiques ancestrales, telles ques le pastoralisme. Des ânes, des bicyclettes, des carioles en tous genres et des piétons, beaucoup de piétons, courent les rues de villes et villages sans âmes, où des dizaines d'échoppes sont installées à même les trottoirs.
Les quelques images qui m'ont fortement marquées, indépendant des paysages grandioses traversés, sont les suivantes :
- où que vous soyez, y compris dans les coins les plus reculés, vous trouverez toujours des hommes, des femmes, des enfants assis au bord des routes, qui vous font signe lors de votre passage en voiture pour que vous les embarquiez...
- le Maroc est un pays sec (ce n'est pas un scoop), mais je ne m'attendais pas à voir autant de déserts de roches, de sable, autant d'arridité et d'oueds à sec...
- le dénuement des gens est important et les sollicitations des touristes sont permanentes. En ville comme à la campagne (même si cela est moins marqué), des jeunes et moins jeunes vous interpellent sans cesse, pour vous renseigner, vous montrer le chemin, vous faire monter sur leur terrasse, pour finalement solliciter une petite pièce... 10 DH (soit environ 1 €) feront le bonheur de la plupart...
- la conduite est absolument atroce dans ce pays et il faut un certain temps pour s'y habituer. Evidemment, le marocain moyen ne boucle pas sa ceinture en voiture, mais il n'y a pas que cela. Le parc de véhicules est très ancien et délabré, les voitures polluantes se traînent ou roulent comme des folles, les conducteurs doublent partout et tout le temps, les piétons marchent au milieu de la route, même quand il y a un semblant de trottoir... Le pire est la nuit, où je vous déconseille très fortement de circuler. Lors d'un itinéraire qui s'est achevé la nuit sur une nationale, j'ai failli assister à la mort en direct d'un conducteur de mobylette qui circulait sans aucun feu et qui a frôler la mort lorsqu'un touriste italien a décidé de doubler un camion dans une ligne droite... Comme à Istanbul, l'usage du klaxon est systématique et recommandé pour éviter d'écraser un piéton ou un cycliste qui zig-zague !
Avec ses paysages désertiques, ses gorges de toute beauté et ses gens si touchants, le Maroc est une très belle destinaiton que je vous conseille. Laissez vos a priori de coté et foncez découvrir les merveilles naturelles, architecturales, artisanales et gastronomiques de ce pays...
LA VISITE
La ville impériale de Fès - فـاس
C'est dans le tout petit aéroport international de Fès que je suis arrivé le 8 septembre 2012. A la sortie de l'aéroport, nous sautons dans un "grand taxi", tels que les gens les appellent là-bas, non pas en raison de leur taille (bien qu'il s'agisse pour la plupart de très vieilles Mercedes) mais pour désigner les taxis qui effectuent des trajets longue distance, généralement entre grandes villes, en opposition aux "petits taxis" qui eux effectuent des liaisons intra-muros (pour le coup, ces derniers portent bien leur nom, car ce sont de petits véhicules : 205, Fiat Uno et Dacia Logan pour les plus récents).
Notre chauffeur nous dépose au Nord de la Médina, le centre ancien de la ville impériale. A peine sommes-nous descendus de voiture qu'un jeune nous "tombe" dessus pour nous demander si nous cherchons un Riad (une habitation traditionnelle marocaine proposant des chambres à la location). Pris à dépourvu, nous hésitons à le suivre puis acceptons. Alors que le jeune homme s'échappe en courant pour entrer dans un bar (sans explications aucunes) et après avoir attendu 5 minutes, nous lui faussons compagnie (pas très cool les européens !) pour nous engouffrer dans une petite ruelle s'enfonçant dans la Médina. 100 mètres plus loin, un autre homme, plus âgé, nous rejoue le morceau ; nous finissons par accepter de le suivre jusqu'au Riad Lalla Zoubida où nous retrouvons notre jeune du début (qui prétend être son frère !). Bref, l'homme nous fait un prix pour une suite à deux grandes chambres et nous posons nos valises exténués. La décoration est riche et dans la plus pure tradition marocaine, quoiqu'un peu kitche. Les fenêtres donnent sur un vaste patio couvert au milieu duquel trône une fontaine et des canapés. Après une douche rafraîchissante, nous prenons la direction des ruelles étroites de la Médina et sommes rattrapés par le jeune marocain et un ami à lui qui nous proposent de nous faire visiter la Médina. Devant leur insistance, nous acceptons de suivre le jeune homme pendant 2 heures dans un dédale de ruelles plus étroites et tortueuses les unes que les autres. Il nous fait visiter de nombreux artisans qui nous proposent systématiquement leurs produits (un vendeur de tapis qui déballera une trentaine d'ouvrages sur le sol, un herboriste à qui nous achèterons de l'huile d'Argan, les tanneurs et les maroquiniers qui veulent nous vendre des poufs et des sacs en cuir...). Après avoir remercié notre guide par un billet de 20 DH, nous sommes soulagés de pouvoir déambuler sans contrainte dans les ruelles animées de la Médina, où nous nous perdons très, très, très vite.
La Médina de Fès est déconcertante. Déconcertante par sa population, de plus de 200.000 personnes qui s'agitent dans cet univers comme dans une fourmilière. Déconcertante par ses ruelles labyrinthiques et sans noms, dans lesquelles il est impossible de s'orienter pour un touriste. Déconcertante par ses odeurs, d'épices, de poissons, de brochettes grillées. Déconcertante par ses couleurs, multicolores et ses étales rouge, vert, bleu, jaune... Déconcertante par ses centaines de chatons qui errent dans les rues à la recherche de nourriture. Déconcertante par ses transporteurs qui déambulent dans les ruelles avec leurs ânes et leurs charrettes moyenâgeuses.
Dans cette ruche travaillent plusieurs dizaines de milliers d'artisans et commerçants, qui occupent souvent les rues et quartiers par métiers : tanneurs et maroquiniers d'un coté, ébénistes, artisans des métaux, marchands de légumes, vendeurs de tapis de l'autre... Le souk est ainsi le cœur économique de la Médina et le centre de l'activité artisanale de la ville.
Rien n'est plus grisant que de s'égarer dans ce monde qui semble avoir résisté au temps et survécu à la modernité. Tout ici prend les allures d'une autre époque. Les ruelles sont si anciennes qu'elles sont souvent étayées grâce à des poutres en bois qui évitent aux murs de s'effondrer. Les marches d'escalier sont usées par des siècles de passage.
Lorsque vous êtes perdu, rien de plus simple que de demander votre chemin à un commerçant qui se fera un plaisir de vous aiguiller.
Indépendamment de ses ruelles animées, la richesse de Fès réside dans les magnifiques palais, riads, mosquées et écoles coraniques qui se dissimulent derrière les façades anodines et sans grand charme de la médina. Au détour d'une ruelle, si vous osez vous aventurer derrière les murs décrépis des habitations, vous observerez de véritables bijoux. Il suffit par exemple d'entrer dans certains magasins vendant des tapis ou des articles en cuir pour apprécier la richesse architecturale des habitations. Les échoppes occupent les rez de chaussée, tandis que les étages sont voués aux logements.
Lors de ma visite, les principaux sites architecturaux visités sont des écoles coraniques, telles que la Medersa Bou Inania (photo ci-contre) et la Medersa El Attarin. Ces anciennes écoles sont d'une richesse architecturale incroyable : des portes en bois sculptées, aux faïences colorées en passant par les calligraphies arabes gravées dans le marbre blanc, tout est magnifique. Les medersas sont organisées autour d'un vaste patio, généralement muni d'une fontaine en son centre.
Nous passons une fin de journée et une journée complète dans la ville. Les deux soirs, nous mangeons dans des restaurants de la Médina. Le premier soir, nous sommes guidés par un local dans un restaurant à la décoration intérieure incroyable. Il n'y a que des touristes et seules 2 tables en dehors de la nôtre sont occupées. Je me fais exploser la panse en mangeant une pastilla au poulet et un tajine au citron, le tout arrosé d'une bière locale : la Flag. Heureusement, le serveur nous apporte des fruits frais (pastèque, melon, raisin...) en guise de dessert.
Le deuxième soir, nous tournons un moment dans les ruelles à la recherche d'un bar offrant une terrasse. Il faut dire que ces établissement sont peu nombreux dans la vieille ville (ou en tout cas bien cachés !). Un jeune marocain comprend vite notre manège du fait de nos allers et retours. Il nous interpelle et finit par nous guider dans un restaurant désert où nous grimpons sur le toit par des escaliers très raide (les marches des bâtiments de la médina sont franchement hautes !). Arrivés au-dessus, nous avons le souffle coupé, d'une part par l'ascension des trois étages, d'autre par par la vue panoramique sur l'ensemble de la ville. Nous décidons de nous poser à une table bancale et commandons une bouteille de vin rouge de la région de Meknès pour attaquer l'apéro (pas de vin blanc à la carte...). Le soleil se couche lentement sur la ville et nous mitraillons les toits baignés de lumière avec nos appareils photos. Un peu guillerets, et compte tenu de l'heure (pas assez avancée pour manger), nous commandons une deuxième bouteille de rouge (l'autre vin proposé par la maison). Puis nous prenons le repas et nous éternisons à refaire le monde... Bien fatigués, nous regagnons nos pénates en traversant la Médina presque déserte, ce qui lui confère une ambiance toute particulière et pas franchement rassurante.
Le Moyen Atlas en direction de Béni Mellal
Le lendemain matin, nous prenons le petit déjeuner sur le trottoir d'un café situé proche de notre riad, puis sautons dans un taxi en direction de la ville nouvelle pour récupérer notre voiture de location chez Europcar. Arrivés devant l'agence, nous trouvons porté fermée alors que les bureaux devraient être ouverts depuis une demi-heure : petit moment de panique ! Un jeune homme arrive, tranquillement, et nous ouvre la porte. Après avoir pris connaissance de notre réservation (une Peugeot 206), il passe plusieurs coups de fil en arabe et les minutes passent. Après 45 minutes, il nous informe que le moteur de notre voiture est mort et qu'ils nous apportent un autre véhicule. L'homme nous propose de nous payer un café dans le bar d'à coté. Nous patientons donc encore 15 minutes autour d'une tasse. La Fiat Punto de remplacement arrive ; nous faisons l'état des lieux du véhicule avec un agent d'Europcar qui ne semble pas voir les dizaines de bosses dans la carrosserie ! Je comprends qu'il ne relève pas les impacts de petite taille mais uniquement les grosses marques. Cela ne me choque pas compte tenu des habitudes de conduite des marocains.
L'affaire réglée, nous prenons la route du Sud par la N8 en direction d'Ifrane. Le paysage devient désertique et les côtes se succèdent. Nous faisons une halte à 13 km de la ville, dans un univers de roche, où nous observons de minuscules fleurs qui réussissent à vivre dans cet environnement.
CE SITE EST ACTUELLEMENT EN CONSTRUCTION.
MERCI DE VOTRE PATIENCE !
voyage - randonnée - VTT - photographie et bien plus encore...
visiteurs