ELKA
VICTORIA
- Dénivelé : 1560 m
- Durée : 7h00 (montée : 4h30 - descente : 2h30)
- Type : aller - retour
La rando que je vous conseille ici est une grande classique du Massif du Mont-Blanc, et sans doute l'une des plus belles pour découvrir l'univers de la haute montagne.
Autant dire que je vous la recommande vivement !
LA JONCTION (2589 m)
Glaciers des Bossons et de Taconnaz
Il s'agit certes d'une randonnée difficile, non pas qu'elle présente des difficultés techniques majeures, mais de par sa longueur et son dénivelé. Généralement, vos jambes s'en souviennent ; les miennent ont souffert...
Mais les souffrances seront vite oubliées une fois arrivé à 2589 mètres, à la jonction des glaciers des Bossons et de Taconnaz qui se séparent ici pour descendre chacun au sein de leur propre combe.
L'intérêt de cette rando est d'approcher la haute montagne au plus près, et notamment de cotoyer les séracs, crevasses et moraines de deux glaciers bien connus de la vallée de Chamonix. Cette "ballade" permettra également de se rendre compte d'un phénomène préoccupant qu'est le réchauffement climatique, et d'une de ses conséquences les plus visibles : le recul des glaciers, qui se poursuit inéxorablement année après année.
Bref, s'il est une randonnée que j'ai vraiment appréciée et qu'il vous faut absolument faire, c'est bien celle-ci.
Récit de la randonnée
C'est en août 2010 que j'ai décidé de m'attaquer à cette rando, après plusieurs week-end où les conditions météo n'étaient pas réunies. Départ matinal, pour éviter au maximum les grosses chaleurs, même si une bonne partie de la rando s'effectue à l'ombre. Je me rends au sommet du tremplin olympique de Chamonix (1150 m), au-dessus du hameau du Mont.
Là, le départ du sentier se trouve au bout d'un chemin bordé de maisons. Il faut suive le panneau indiquant "Chalet des Pyramides". Je me lance donc à l'assaut d'une série de lacets qui se déroulent en sous-bois, avant d'atteindre l'arrivée d'un télésiège à proximité du chalet du glacier des Bossons. Si vous êtes tenté de poursuivre sur la droite, n'en faites rien ! Continuez sur la gauche sur une centaine de mètres en direction du chalet, qui offre une vue spectaculaire sur la langue terminale du glacier des Bossons. De là, on mesure le drame qui se déroule en ces lieux, à savoir la fonte du glacier. Autrefois, le propriétaire du glacier aménageait une grotte dans la glace et la faisait visiter. Aujourd'hui, cela n'est plus possible car le glacier se trouve malheureusement bien plus haut.
Depuis que j'ai fait cette rando, une importante partie de la langue terminale du glacier s'est rompue (en août 2011), témoignant de la poursuite (voire de l'accélération) du recul du glacier.
Sur la terrase du chalet se trouve une curiosité qui attire mon attention. Il s'agit d'une roue de train d'atterrissage. Celle-ci appartenait à un avion de la compagnie Air India, le Malabar Princess, qui s'est écrasé dans le Massif du Mont Blanc en 1950 alors qu'il effectuait la liaison Bombay - Londres. Cette roue a été restituée par le galcier en 1987, soit 37 ans après le crash !
Un moteur du Constellation a été également retrouvé en 2008.
Après cette pose émouvante, je reviens sur mes pas pour prendre la direction du chalet des Pyramides, via un sentier en sous bois puis dégagé (ça commence à chauffer), qui se raidit franchement et devient plus escarpé. La montée me casse les pates, sans doute suis-je resté trop longtemps au chalet du glacier des Bossons. Heureusement, quelques "pionniers" bien intentionnés ont aménagé de petites marches en bois pour faciliter l'ascension de la Montagne de la Côte. J'arrive alors au chalet-buvette des Pyramides (1895 m), en nage malgré l'heure matinale, et une fois de plus, je regrette d'être parti sans le sou car j'aurais bien bu une petite mousse à la terrasse.
A défaut de bière, je savoure quelques instants la vue sur la vallée de Chamonix et les Aiguilles Rouges, puis continue le sentier qui alterne successivement sur les versants des deux glaciers. Je profite de ces points de vue magnifiques pour prendre quelques clichés, d'autant plus que le sentier est jalonné de Rhododendrons en fleurs de toute beauté. En passant très proche du glacier des Bossons, un craquement sourd me rappelle que cette cascade de glace est en mouvement permanent. Petit à petit, le sentier se rapproche du versant Taconnaz où on aperçoit de mieux en mieux le glacier, moins impressionnant que son confrère. En contrebas dans la vallée, je distingue l'énorme paravalanche construit afin de protéger les premières habitations des chutes de séracs.
Je poursuis la montée qui va s'effectuer jusqu'à l'arrivée dans un décor de plus en plus minéral et accidenté, autour du Mont Corbeau et du Bec du Corbeau. Le sentier devient scabreux et j'évolue au sein de gros blocs rocheux, jusqu'à parvenir au célèbre Gîte à Balmat (2530 m). Nouvelle séquence émotion à la lecture de la plaque commémorative apposée à même le bloc de granit. Le 7 août 1786, soit soit près de 225 ans avant mon ascension, les alpinistes Jacques BALMAT et Michel PACCARD se sont abrités sous ce rocher en pleine tempête, avant d'atteindre pour la première fois le sommet du Mont-Blanc le lendemain 8 août.
Après quelques minutes, je repars pour l'ascension finale, dans un dédale de roches et de pierres, où je cherche les marques de peinture sur les blocs.
Soudain, un panneau en bois est en vue et m'informe que j'ai atteint le sommet, à 2589 mètres. Je me trouve au milieu d'une avancée de terre entourée de glaces, au coeur de la haute montagne. Au loin, une cordée d'alpiniste est en route pour le Mont-Blanc.
Je pose mes fesses sur un rocher et prends mon déjeuner bien mérité, pour reprendre quelques forces avant un long retour.
La température là-haut est nettement plus fraîche que durant l'ascension et je dois remettre une couche pour ne pas avoir froid pendant la pose. Au vu du linéaire à parcourir pour regagner la vallée, je ne traîne pas. Après une pose d'une petite heure à peine, je reprends le chemin du retour, non sans un pincement au coeur d'abandonner ce paysage grandiose.
La descente finit d'achever mes cuisses et c'est bien fatigué que je rejoins la voiture en milieu d'après midi.
Qu'importe la fatigue. J'ai marché sur les traces des premiers alpinistes à avoir atteint le sommet du Mont-Blanc, et cette simple idée suffit à faire mon bonheur...
Album photos de la jonction
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